23 mars 1943, Moukovnino

Présentation de la situation militaire à l'arrivée du Groupe "Normandie" sur le front.

Communiqué général :

À TOUS LES COMMANDANTS DE L’ARMÉE,
CHEF DE L’ARTILLERIE DU FRONT OUEST.
Copie: CHEF. D’ETAT-MAJOR FRONT OUEST.

À partir de 23.3.43. Sur le territoire de notre front, les pilotes français de l’escadrille NORMANDIE voleront sur Yak-1. Les marques de reconnaissance sur les avions sont nos marques nationales, mais sur le côté droit du fuselage, devant le pilote, il y a une marque de reconnaissance française – un rond bleu entouré de cercle blanc et rouge. L’aspect général du signe est une cocarde bleue-blanc-rouge mesurant 30 centimètres. Ce signe existe pour la reconnaissance des avions depuis les airs.
Les pilotes portent les insignes de l’armée française, mais notre uniforme national à l’exception des blousons.
Tous les pilotes auront un certificat en russe.
Les pilotes ne parlent pas russe.
Je vous demande de donner des instructions aux troupes que, en cas d’atterrissage forcé de pilotes français sur notre territoire, ils ne puissent pas être tués, Lors de la vérification, les documents sont à envoyer au quartier général le plus proche, tout en portant assistance.

Khudyakov

Avec dévouement : Le chef du renseignement
lieutenant
/ Schirdladze /



Opérations :
Durant la journée le Groupe s’installant sur le terrain de Moukovnino, aucune mission n’a été effectuée.

Situation du front : Le 6 février 1943, le Commandement Supérieur Soviétique (Stavka) prévoit dans sa directive 30.043, une offensive contre le saillant de Rzhev-Viazma. Le 22 février 1943, en vue de cette opération, la 1ère Armée Aérienne à laquelle sera rattaché le groupe « Normandie », s’installe entre Kirov et Mojaïsk. Les soviétiques se préparent en vain, car les allemands ont prévu d’évacuer le saillant (Operation Büffel – 1 mars 1943 au 23 mars 1943) pour libérer des troupes et compenser ainsi les pertes de la VIéme Armée à Stalingrad. La IXéme Armée peut ainsi être mise en réserve en vu de l’offensive sur Koursk prévu dès la fin de la raspoutitsa. L’évacuation se fait selon une politique de terre brulée, la population masculine est déportée et une vingtaine de villages anéantis. Le 22 mars 1943, le repli allemand est terminé.

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